Duke Ellington disait en 1947 : « Pour moi, le jazz signifie simplement : liberté d’expression musicale ! Et c’est précisément grâce à cette liberté que tant de formes différentes de jazz existent. Et cependant, ce dont il faut impérativement se souvenir, c’est qu’aucune de ces formes, par elle-même, ne représente le Jazz. Le jazz signifie simplement la liberté de prendre de multiples formes. »[1]
Hé bien, cher·es ami·e·s, je ne saurais pas trop quoi ajouter à cette définition que donnait Duke Ellington du Jazz en … 1947 !
Aussi je me réjouis chaque jour un peu plus d’avoir la chance de connaître ce lieu incroyable dans lequel il n’y a aucune limite au geste de création et qui conserve un lien étroit avec les musiques populaires.
Emblème de liberté, lieu où toutes les formes d’écriture existent et où tous les propos peuvent s’exprimer, lieu unique de la rencontre des polarités des musiques populaires et savantes où les frontières s’effacent pour laisser la place à quelque chose de nouveau, en perpétuel mouvement et dont la définition même échappe à toute tentative de mise aux normes.
Je suis rentré à Grands Formats car c’est une fédération qui regroupe et qui défend le travail des musiciens·ne·s s’exprimant dans toutes les tendances, dans toutes les formes que l’on peut regrouper sous le nom de « Jazz ».
Notre fédération rassemble majoritairement des grands ensembles, qu’ils soient de répertoire ou de création et concentre en son sein un grand nombre de compositeurs et compositrices, qui au quotidien travaillent cette matière pour la ré-inventer, la faire vivre au présent.
Que tu joues dans un ensemble de musiques improvisées, de Jazz Rock, de Funk, d’electro Jazz, de Be Bop, de Jazz contemporain ou de Free Fest Noz … You’re at home! Ici il n’y a que des musicien·ne·s !
Défendre la musique de Jazz en grande formation, c’est se positionner autour du fait que ces musiques sont le fruit de recherches approfondies qui nécessitent que les ensembles et les collectifs aient des équipes stables dans la durée. Grands Formats milite depuis ses débuts à ce que le Jazz soit reconnu par les institutions comme étant une musique issue d’un travail de composition et que la place où il se situe, à la croisée des chemins entre musiques savantes et populaires, entre écriture et improvisation (entre… et j’en passe) ne soit plus en question.
C’est précisément cette « indéfinition » esthétique, cette place de zone médiane, vortex, lieu d’aspiration de tous les éléments musicaux existants qui caractérise nos musiques et qui leur donne autant de force.
S’il y existe bien une fédération qui défend les musiques issues des cultures populaires, leur visibilité, leur diffusion et leurs moyens d’action dans la durée, c’est bien Grands Formats !
Par Pascal Charrier, guitariste et compositeur de l’ensemble Kami Octet et membre du Conseil d’Administration de Grands Formats
[1]Mark Tucker et al.(1993), The Duke Ellington Reader, New York, Oxford University Press, pages 256-257 ; cité par Alexandre Pierrepont dans «Le spectre culturel et politique des couleurs musicales», Volume ! n°8-1, page 197 (2011)