Cette étude a été menée auprès des grands ensembles et collectifs membres de Grands Formats au mois de juin 2023. Elle porte sur les données relatives à leur diffusion en 2022 et 2023. Au total, 45 structures ont répondu au questionnaire, dont 35 grands ensembles et 10 collectifs (dont 9 incluant chacun au moins un grand ensemble).
À travers cette étude, nous avons voulu observer les évolutions récentes en termes de diffusion, en comparant les dernières données recueillies avec celles des années 2019 et 2021 (cf. Enquête flash 2021).
Évolution du nombre de concerts des Grands Formats entre 2019 et 2023
Si les équipes artistiques ont vu leur nombre de concerts augmenter de 63,6% (79% en grande formation) entre 2021 et 2022, ce nombre a de nouveau diminué de 25,6% (24,4% en grande formation) entre 2022 et 2023.
Après avoir subi une première chute de leur nombre de concerts entre 2019 et 2021, les ensembles font de nouveau face à une forte diminution de leur capacité de diffusion.
Celle-ci est par ailleurs loin d’être la même pour tous : chaque année, seulement une minorité d’ensembles parvient à faire plus de 7 concerts par an et entre 5 et 11 ensembles n’ont pas fait un seul concert entre 2019 et 2023.
En 2023, seulement 25% des répondants
réaliseront plus de 6 concerts.
Seulement une minorité de formations est programmée les réseaux de diffusion labellisés ou conventionnés. Plus de la moitié des répondants n’a fait aucun concert dans ces lieux et les trois quarts des grandes formations n’y réalisent pas plus d’un concert par an.
La production ou co-réalisation correspond à la deuxième part la plus importante du total des concerts, toutes formations confondues.
Le nombre de dates en production ou co-réalisation reste relativement stable d’une année à l’autre, malgré la diminution du nombre de concerts des membres en 2023.
Même si les contrats en cession demeurent majoritaires, les grands ensembles et collectifs de jazz et de musiques improvisées sont prêts à engager des fonds propres afin de se produire sur scène en effectuant parfois des dates en production ou en co-réalisation.
En 2022 comme en 2023, plus de la moitié des répondants
ont réalisé 1 à 5 dates en production ou co-réalisation.
Après un relatif rebond en 2022, la diffusion des grands ensembles et collectif de jazz
et de musiques improvisées est touchée, en 2023, par le contrecoup de la crise sanitaire de 2020- 2021 et tombe à des niveaux préoccupants. La discontinuation brutale de l’effet d’accumulation entrainé par les reports de dates en 2022 et celui des moyens exceptionnels affectés lors des trois années précédentes ont eu des conséquences inévitables sur la situation financière des structures. À cette sortie de crise, se superpose, de plus, le début d’une nouvelle, marquée par l’inflation. Les coûts augmentent pour les équipes, qui ne parviennent la plupart du temps que de façon incomplète à répercuter ces hausses dans leur prix de vente et,
à l’autre extrémité, pour des diffuseurs de moins en moins en mesure d’offrir des conditions de représentations adéquates et qui sont parfois amenés à une aversion au risque renforcée.
En définitive, les données 2023 pour la diffusion des grands ensembles et collectifs de jazz et de musiques improvisées approchent leur niveau de 2021, alors que les mesures contraignantes en lien avec la crise sanitaire étaient en vigueur.
Il paraît donc urgent de réagir dès maintenant pour remettre en place des mécanismes de diffusion sains pour le secteur indépendant du jazz et des musiques improvisées. L’orientation de ces politiques publiques de la Culture doit se faire, plus que jamais, en synergie avec les équipes artistiques et les diffuseurs du secteur.