En 2011, à l’initiative de Stéphane Payen, débute l’aventure The Workshop : un quartet laboratoire formé de jeunes musiciens talentueux et avides de découvertes. Des heures de travail, sans objectifs précis (un luxe !?), pour se découvrir, intérioriser, partager la musique du saxophoniste mais aussi celles de Doug Hammond (avec qui se produit Stéphane Payen depuis de nombreuses années) ou encore, plus surprenant, celle(s) du compositeur allemand Hans Werner Henze. Depuis 2015 et la parution de deux disques sur le label Onze Heures Onze, le collectif poursuit ses concerts mensuels parisiens et arpente les scènes de France et d’Europe à la rencontre de tous les publics.

À travers ce projet, Stéphane Payen propose une réelle réflexion autour de certains fondements des musiques d’Afrique subsaharienne (principalement d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale). Au fil des années, le saxophoniste a poursuivi un travail de recherche important pour comprendre ce qui semble régir des musiques où la notion de collectif est primordiale (comme, par exemple, dans le sabar sénégalais ou les musiques des pygmées Aka et Ba-benzele).
Il ne s’agit pas ici d’étudier un vocabulaire musical (ou de copier une esthétique) mais plutôt d’en intégrer  la grammaire et de comprendre comment au fil des siècles, des groupes de populations ont su développer des répertoires populaires toujours vivants et toujours plus riches chaque jour (de récentes recherches musicologiques ayant déjà démontrées la richesse et la « complexité » de ces musiques dites traditionnelles – voir les travaux de Simha Arom, Dave Locke, Barak Schmool, Ivan Ormond, Patricia Tang).

Dans la note d’intention d’un précédent projet dirigé par Stéphane Payen (Sabar Ring, avec le groupe Thôt, Ivan Ormond et 7 percussionnistes et danseurs sénégalais), on pouvait lire : « Dans ce monde de zapping, trouver un sens au changement et à la transformation devient salvateur. Un changement qui ne serait plus l’absorption subie des images et des sons sans cesse remplacés par les suivants, mais simplement des métamorphoses nées de ce qui se passent entre les musiciens … ».

A Paris, loin du continent africain, c’est ce que développent depuis douze ans maintenant les musiciens de The Workshop (devenu ensemble polymorphe), à leur manière, à partir des vocabulaires et des grammaires proposés par Stéphane Payen.