Comme tous les ans, retour d’Aix en Provence pour les rencontres Accords Majeurs, suivi d’une visite à Avignon, pour quelques rendez-vous professionnels.
À ces deux événements, Grands Formats creuse la relation avec les organisations professionnelles et fédérations amies (Fevis, Futurs Composés, Scènes Ensembles, SNAM CGT), ce tissu d’organisations indispensable, permettant de créer un front commun des métiers de la musique de création.
Grands Formats y rencontre aussi certains de ses adhérents. Pas assez, du fait du coût du déplacement à un tel événement, d’où cette envie de Grands Formats d’y créer un temps fort de la fédération, en lien avec un lieu de diffusion, d’autres fédérations, d’autres partenaires.
Ces deux événements sont également des lieux de rencontre avec les différentes institutions tutelles (État, collectivités). Déjà, l’année dernière, le relationnel avec l’institution avait été compliqué par le résultat de l’élection législative. Un an et de nombreuses errances politiques plus tard, la relation avec nos institutions s’avère tendue : absence de la ministre, concertation de l’année passée au point mort, des représentant·es de l’État timides dressant un constat alarmiste, autant sur les financements de l’Etat que des collectivités territoriales et, en toile de fond, une menace toujours plus pressante de l’extrême droite, le tout à l’approche d’élections municipales qui risquent d’avoir une résonance nationale.
En effet, après un budget 2025 voté tardivement, une baisse du budget de l’Etat (malgré des déclarations à l’inverse), des coupes budgétaires inédites dans la culture – comme dans la région Pays de la Loire, qui est un exemple emblématique de la baisse des budgets cultures des collectivités – emblématique surtout de la considération qu’a une partie des élu·es pour la culture. On constate qu’un grand nombre de collectivités est concerné. On lisait, le matin des rencontres Accords Majeurs, dans le Monde, un article indiquant que presque la moitié des collectivités territoriales ont diminué leur budget consacré à la culture.
Au delà du budget de la culture, le contexte de crise de la diffusion et les récentes déclarations de notre premier ministre ne laissent pas trop voir d’amélioration pour 2026.
Peu de solutions concrètes ou réalisables ont été avancées lors de ces rencontres, le vide de ces solutions étant regroupé au sein de l’injonction à « s’adapter », à « se réinventer », à « mutualiser », afin de ne pas réellement combattre ce néo-populisme culturel qui fait de la création musicale, de la recherche et de l’expérimentation musicale, un élitisme à combattre.
On saluera tout de même un président du Centre National de la Musique pragmatique, soutenu par le ministère de la Culture, qui défend un déplafonnement des deux taxes affectées au CNM (taxe sur les spectacles de variété et taxe streaming), qui permettrait d’affecter au CNM une plus grande part du produit de ces taxes, mais encore faudra t-il que cette possibilité de financement profite à notre secteur, et pas qu’à l’industrie.
Par Alexandre Herer, président de Grands Formats et membre du collectif Onze Heures Onze

