Et c’est avec des températures caniculaires que débute l’été 2019, préfiguration des changements climatiques évidents qui nous attendent pour les décennies à venir… Mais qu’en est-il de l’avenir des Grands Formats, qu’ils soient orchestres de création, de répertoire, qu’ils s’adressent ou non au jeune public ?
En 2019, on peut se féliciter car la fédération compte actuellement quelques 84 membres et s’est ouverte aux collectifs de musicien·ne·s qui sont à la fois des regroupements de femmes et d’hommes qui créent la musique de demain et des agitateurs de dynamique culturelle dans leurs régions.
Tout cela, d’un œil positif, nous pousse à penser que la création artistique actuelle est sur une phase ascendante, et nous sommes nombreux parmi les compositeur·trice·s, musicien·ne·s et pédagogues à approuver avec bienveillance l’émergence de nouveaux talents qui sauront poursuivre leur voie artistique avec intégrité.
Cependant, alors même que l’on sait que les mois de juillet et août sont la période des grands festivals, qui touchent à priori le plus de publics, c’est aussi la période durant laquelle les orchestres membres de la fédération jouent le moins…
Tout cela n’a rien de nouveau car on sait que les « grands » festivals d’été souhaitent toucher un public le plus large possible. Ce qui est pourtant aussi la réalité de nos orchestres. Malheureusement quand ils sont programmés l’été, ils le sont dans des festivals plus modestes misant sur la notion de “goût artistique“ chez leurs spectateurs. Alors que découvrir la musique en grand format et plonger dans l’univers de leurs compositeur·trice·s et arrangeur·euse·s en concert reste une expérience marquante pour tous les publics. Initié ou non.
Et quand on apprend également que les émissions dédiées à la création actuelle sur France Musique seront vraisemblablement toutes regroupées dans une émission dominicale, sans que l’on en connaisse réellement le contenu et la place qui sera par ailleurs accordée à la création musicale le reste de la semaine, on est en droit de regretter que ce que nous défendons artistiquement soit associé à une musique réservée à une élite éclairée. On peut dès lors se demander pourquoi on ne laisse pas vivre à ce point la création, la musique qui se construit aujourd’hui, celle qui cherche pour demain.
Pour ma part, et de la part de Grands Formats, je vous souhaite de tout mon cœur, en cet été 2019 d’avoir la chance de découvrir ou de redécouvrir un des orchestres de la fédération, ou un des orchestres que la fédération ne connaît pas encore, ou même un groupe super qui joue une musique qui vous était jusqu’alors inconnue !
Alfred Vilayleck, Grand Ensemble Koa et membre du CA de Grands Formats