2021. L’heure du dernier slow arrive à grand pas,
la fin du monde est proche…
Mais au Very Big Experimental Toubifri Orchestra, on a la bougeotte! “Alors on invente des méthodes interdites”, voire très dangereuses, comme invoquer de vieilles recettes bibliques mais transposées en Mi bémol moqueur. Un peu à la manière de Noé et son arche, c’est cette fois dix-huit musiciens et un paquet de bonnes idées qui prennent le large en vue de sauver le monde.
Embarquement immédiat !
À bord du Dieu Poulet (troisième du nom succédant à « Nous », enregistré en 2017 en compagnie du poète-frontman Loïc Lantoine), l’ambiance est au beau fixe et les fruikipik coulent à flots. La petite faune bigarrée s’entend à merveille et les chansons de haute voltige n’ont bien heureusement ni queue ni tête.
Comme semble l’évoquer le titre d’ouverture, Sexe !, les espèces s’accouplent allègrement, donnant naissance à dix mini-symphonies étourdissantes transfigurant tout ce que la musique avait produit de bon jusque là.
Le voyage se poursuit, placé sous le signe de l’invention où les compositions totalement hors de contrôle se voient enluminées à l’aide d’arrangements virtuoses et luxuriants.
On y croise mille instruments à vent (trompettes, trombones, flûtes, saxophones, clarinettes ou euphoniums), donnant la réplique à une rythmique haute en couleurs (basse, double batterie, guitare, claviers, vibraphone). Sans compter les voix, magnifiques, assumées tour à tour par les musicien.ne.s de l’orchestre.
On y côtoie mille mélodies vertigineuses, le tumulte du rock et l’esprit de la danse, le fantôme de Duke Ellington sous acide (Range ta Chambre), un consort de flûtes à bec comme un orgue de barbarie mutualiste, l’évocation furtive d’un gamelan balinais (Bléant) ou l’ombre de Robert Wyatt (Waiting for Lips), le tout entre deux épisodes de pitrerie potache.
Décidément, la croisière s’amuse drôlement ! Et le spectateur ébahi se voit trimbalé sans transition d’une émotion à l’autre au fil de comptines hirsutes, surréelles et enchantées.
Jusqu’au final éblouissant (Tell me) où l’on verse une larme avant d’apercevoir à l’horizon une lueur d’espoir, Dieu Poulet se déguste d’un bout à l’autre comme un délice coco truffé d’on ne sait quelle substance vive-la-joie élaborée en labo par nos alchimistes fripons.
Tracklist :
Sexe !
Les Anciens Humains Le Costume
Range ta Chambre Blucafête
Bléant
Aigüe
Bossa Aigüe
Lune
Waiting for Lips
Dieu Poulet
Tell me
Dieu Poulet
Pour faire bref et aller au plus juste, on dira que cette grande formation – et on appréciera ici la polysémie du terme « grande » – vous balance un grand carnaval, coloré, narratif à souhait et bourré d’humanité. Aussi applaudit-on haut et fort à ce disque fort généreux.
Citizen Jazz – 19/10/2021
Le big-band le plus barré du Rhône-Alpes a encore frappé. Après la sortie de leur album Dieu Poulet (dont on vous parlait déjà ici), The Very Big Experimental Toubifri Orchestra signe avec « SEXE ! » sans doute le clip le plus délirant qu’on ait vu depuis longtemps. Un collage dadaïste sans queue ni tête absolument jouissif.
Le Grigri – 6/10/2021
Avec The Very Big Experimental Toubifri Orchestra, on est loin du big band classique un peu engoncé dans ses codes, et plus proche d’un orchestre moderne touche-à-tout, pour qui le mélange des genres n’est pas un problème. Il y a du groove, du funk, beaucoup de chaleur et d’extravagance dans son nouveau disque, mais aussi de la mélancolie et de la rêverie. Tout cela est servi par une richesse instrumentale exceptionnelle prodiguée par une vingtaine de musiciens enthousiastes. Pour faire court, il est à parier que Dieu Poulet vous fasse caqueter de plaisir !
Chromatique – 30/04/2021
Prêts à faire la réouverture des dancefloors avec leurs euphoniums, flûtes, saxophones, trompettes, trombones, clarinettes, leur double-batterie, basse, claviers, vibraphone…), les Toubifri offrent leur belle mécanique à la démesure zappaïenne à qui veut bien plonger avec eux dans leurs histoires à dormir debout.
« Si à 50 ans on n’a pas vu le Very Big Experimental Toubifri Orchestra, on a raté sa vie ! »
FIP – 19/04/2021
Le Toubifri est aux années 2010-20, ce que les 2be3 étaient aux années 90 : une institution, un groupe phare proche de s’installer dans la légende, le talent en plus.
Parce que The Very Big Experimental Toubifri Orchestra, de son nom complet, est un concentré de talents. Fondé par Grégoire Gensse, à qui cet album est dédié, et constitué de 18 musiciens parmi les plus doués de la région lyonnaise (Mélissa Acchiardi entendue au sein de l’ARFI, Lucas Hercberg et Antoine Mermet avec Chromb! ou encore Felicien Bouchot dans Bigre!, etc), ce méga orchestre s’est juré de toujours tout donner et partager. De leur premier album « Waiting in the Toaster » au magnifique « Nous » de 2017 avec Loic Lantoine qui les consacre aux yeux du grand public, les 18 compagnons ont tracé leur route sans se retourner ni rien regretter.
Une énergie rock propulsée par une section de cuivres gargantuesque, un jazz teinté mais pas tâché de pop, de la chanson française proche d’un sentiment d’infini, comme un tout qui promet de truster les hits-parades et les oreilles pendant un moment.
LE GRIGRI – 7/04/2021