« Trois petits pas sur le côté »

Comment espérer que de telles façons de faire de la politique aux quatre coins du globe, qu’autant de mépris des voix populaires, qu’autant d’arrogance à la démocratie puissent être des signaux encourageants pour quiconque souhaite penser à demain ?
Parfois le sens même que nous donnons à nos actes quotidiens peut (ou devrait ?) nous questionner. Quelles places et quelles fonctions ils occupent ? Les crises sociales et politiques vont bon train, la planète se réchauffe hardi petit… Alors c’est sûr qu’avec des préoccupations bien plus grandes que notre humble soi il y a de quoi rester coi.

Mais finalement, il revient à tout un chacun et chacune de faire ce qu’il peut faire, en y mettant simplicité, bienveillance et sincérité.
Continuer à créer, à fabriquer, à imaginer, à composer, à improviser, c’est aussi contribuer à ce grand chantier collectif ; contribuer à raviver les braises du vivant.
C’est bel et bien devant nous que les choses vont se passer. Il est essentiel de garder le sourire, garder l’enthousiasme. Et c’est en étant les uns et les unes auprès des autres que cet enthousiasme prend sa source. Les moments de partage et de rencontres créés par tous ces temps « de culture » sont également un terreau fertile, un peu comme hors du quotidien. Des petits temps de respiration quand nous sommes bien trop souvent pris dans le bouillon de la vie.

Se retrouver à l’occasion d’un spectacle, d’un fest-noz, d’un bal, d’un concert,… C’est une équation simple pourrait-on croire, cela se produit depuis tellement longtemps partout sur la planète… Eh bien pas si simple que ça ! C’est même, pourrait-on dire, de plus en plus compliqué, pour ne parler que de cette petite partie du globe où nous vivons.
Inutile de s’étendre ici sur les rouages institutionnels du spectacle vivant. Qu’on en soit familier ou pas, qu’on en soit partie prenante ou pas, force est de constater qu’il a manqué, qu’il manque ou qu’il va manquer toujours une pièce !

Quoiqu’il en soit, les choses sont rendues possibles et se passent quand à plusieurs, sur le terrain, on s’y met.
Nous passons notre temps à faire des pas de côtés. Oui, c’est bien de cela dont il s’agit quand nous pensons et repensons nos choses, pour arriver à faire en sorte qu’il y en ait qui jouent pour d’autres qui écoutent… Tout simplement et librement.

« Trois petits pas sur le côté, trois petits pas de l’autre côté,
J’avance, j’avance et je m’éveille, j’avance toujours du bon pied ! »
Les Ours du scorff (1998). Trois petits pas sur le côté.

Par Étienne Cabaret pour Moger Orchestra

Photo © Antonin Volson


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