UN FORMAT AMÉRICAIN, POUR ALLER DU FAMILIER AU DÉROUTANT
Parmi les innombrables métaphores machinistes qui ont déboulé dans l’histoire des « grands formats », celle du « gros cube » est inédite et parfaite pour qualifier cet orchestre flambant: tour à tour ronronnant, ronflant ou rugissant, rutilant mais jamais trop, il fait moins penser à une formule 1 qu’à un joyeux ballet de motards en goguette, chorégraphié de main de maître. De l’instrumentation la plus classique du big band, Alban Darche réussit à tirer des combinaisons inouïes, démontant et remontant sans cesse les sections, revissant les sons à la façon d’un « meccano musical » confié à un enfant surdoué. Chacun des dix-sept membres de l’orchestre – tous solistes – semble galvanisé par une extrême liberté, grâce aux échappées vrombissantes que lui ménage une orchestration tout aussi cohérente que spectaculaire. Quant aux parties harmonisées, elles possèdent une qualité «vocale» exceptionnelle dans le jazz instrumental actuel. (G.ARNAUD)
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