Nomination de Roselyne Bachelot en tant que ministre de la Culture

Suite au remaniement du gouvernement ce lundi 6 juillet, la fédération Grands Formats prend acte de la nomination de Roselyne Bachelot en tant que ministre de la Culture et lui souhaite une bonne installation dans ses fonctions.

Cette nomination intervient en pleine crise sanitaire, au moment où les musicien·ne·s représenté·e·s par notre fédération s’apprêtent à vivre un été marqué par une annulation presque totale de leurs concerts.

Ce sont aussi les compagnies qui les emploient, souvent fondées par les musicien·ne·s eux-mêmes, qui doivent faire face à un certain nombre de difficultés : qu’en sera-t-il du soutien de l’Etat, des collectivités territoriales et des autres partenaires pour les années 2021 et 2022, alors que la plupart des négociations de diffusion sont à l’arrêt, que les reports massifs de concerts provoquent des embouteillages de programmation ? Comment être sûr de pouvoir maintenir les emplois permanents, difficilement créés, difficilement pérennisés, au sein des compagnies ? On se souvient, il y a quelques années, de l’arrêt du dispositif des emplois tremplins en Ile-de-France puis plus largement de l’arrêt des emplois aidés (CUI, CAE) au niveau national qui avaient fragilisé les modèles économiques de nos compagnies artistiques qui englobent l’intégralité des métiers de la musique : création, diffusion, production phonographique et éducation artistique et culturelle, formation aussi parfois…

À court et moyen terme, des mesures ont été prises pour les artistes, il faut le saluer, puisque le principe d’une « année blanche » pour les intermittent·e·s semble être acté. Il reste que nous avons tous besoin d’en connaître rapidement les modalités pratiques qui se font attendre. Nous sommes également impatients de savoir à quel moment la reprise sera réellement effective. Nous pouvons noter au passage que les compositeur·rice·s, les auteur·e·s, et les interprètes, subiront dans les prochains mois le contrecoup des manques de perception liés à cette crise.

Enfin n’oublions pas qu’en dehors du travail relatif à la relance du secteur, qui sera énorme, des sujets majeurs attendent notre nouvelle ministre sur des thèmes qui préoccupent notre fédération : la future loi sur l’audiovisuel, et l’espérance de voir enfin les plateformes de streaming participer au financement de la création, ou encore la poursuite du montage du nouveau Centre National de la Musique dont le Conseil Professionnel n’a toujours pas été créé.

Alexandre Herer, vice-président de la fédération Grands Formats, fondateur du collectif Onze Heures Onze et musicien  

Alexandre Herer © Stéphanie Knibbe


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