Tribune de mars

Le mois de mars est là, et l’hiver devrait se terminer dans peu de temps ; c’est passé vite finalement. Je me souviens du dernier rayon de soleil avant le début de cet hiver, de la fin de l’été indien, c’était le samedi 17 novembre, et j’espérais pouvoir rentrer sans encombre, sans blocage au rond-point, et puis ça a un peu continué le lendemain, et puis ensuite tous les samedis de cet hiver.
Une bonne partie de la population n’est pas vraiment contente de son sort, c’est vrai que ça fait trente ans que j’entends que c’est la crise, qu’il n’y a pas assez de travail. Il n’y a pas que les musicien.ne.s, en grande formation ou non, pas que les intermittent.e.s qui ne sont pas content.e.s. Il n’y pas que les profs non plus, ni même les cheminots. On le savait, mais là on s’en rend compte tous les week-ends.
Pourtant, ces manifestations inquiètent, les profs n’y vont pas vraiment, ni même les cheminots qui pourtant étaient assez virulents d’avril à juin 2018. Les intermittent.e.s et les musicien.ne.s n’y vont pas vraiment non plus, certain.e.s peut-être, en tout cas je n’y suis pas allé moi, pourtant je sais qu’il faut se faire entendre, qu’il faut défendre l’intérêt général, et puis je ne prends pas tout ce que j’entends dans les médias pour argent comptant. Alors, pourquoi cette timidité de la part de notre profession, des musicien.ne.s (et je me compte dedans), des directeurs et directrices de salle et de festivals, des fédérations ?
On a des dossiers précis à défendre et on peut se féliciter de la contribution commune aux 21 réseaux et fédérations qui témoigne de l’inquiétude de la profession face au projet du CNM qui semble avancer.
Mais il faudrait aussi, peut-être, profiter de ce mouvement de mécontentement presque général, afin qu’il ne tombe pas dans l’indifférence ; je repense à Nuit Debout, je repense aux manifestations contre la Loi Travail, on en parle déjà au passé !
Tiens, j’ai vu qu’une DRAC était occupée par des intermittent.e.s ! Bon début, peut-être, même si je ne pense pas que les DRAC soient réellement responsables du projet de renégociation de l’assurance chômage. Tiens, mais c’est vrai qu’on a un nouveau ministre de la culture ! Franck Riester a déclaré sur France Culture, le 5 mars 2019, que « l’Etat ne touchera pas à l’intermittence du spectacle dans la réforme de l’assurance chômage ».
À suivre donc ! Bonne fin d’hiver !

Alexandre Herer, Membre du CA de Grands Formats, directeur artistique du collectif Onze Heures Onze


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