Tribune de décembre

Le grand déploiement de la société du spectacle est à l’œuvre ; ce n’est pas nouveau, mais les proportions atteintes aujourd’hui dépassent ce que nous avions connu auparavant.
La vocation première des festivals et salles de concert de rassembler ses publics autour de propositions artistiques de manière libre et indépendante est maintenant de plus en plus assujettie aux logiques de remplissage de salle, ce qui de fait peut réduire considérablement les possibilités de « prises de risque » artistique et uniformise le paysage culturel autour des mêmes propositions.

Comment est-il possible de lutter contre ce phénomène dès lors que les musiques que nous produisons ne sont plus véhiculées sur aucun ou presque des médias nationaux ?
Verrions-nous aujourd’hui un chanteur qui déclame des textes anarchistes sur une musique aux harmonies riches exécutée par des musiciens de haut niveau diffusé pendant plus de 5 minutes à une heure de grande audience ? Je parle ici de chanson, de musique populaire telle que pouvait l’être celle d’Édith Piaf ou de Léo Ferré.
Il est nécessaire pour l’avenir de nos musiques qu’elles soient diffusées plus largement, qu’elles existent pour d’autres personnes que nous qui les créons.
Nous, compositeur.trice.s, chef.fe.s d’orchestres, membres de collectifs, affirmons qu’il est possible et même évident qu’un grand nombre de personnes puissent se reconnaitre et vivre des expériences personnelles profondes au contact de contenus de qualité.

Nous, compositeur.trice.s, chef.fe.s d’orchestres, membres de collectifs, sommes souvent devenus producteurs de nos projets par nécessité de générer les espaces d’expression, de monstration des musiques que nous créons, pour la scène ou pour le disque. De ce fait nous constatons que la rencontre entre les musiques que nous créons et jouons est une réalité, qu’elle est désirée par des personnes curieuses et que, ce lieu sacré du rendez-vous entre des individus et des contenus artistiques, existe.
Nous, musicien.ne.s de jazz et de musiques improvisées nous trouvons à la jonction des musiques traditionnelles, populaires et des musiques dites savantes. Endroit unique, un lieu existant où tou.te.s les musicien.ne.s quelles que soient leur formation peuvent se rassembler et dialoguer.

Issus de toutes les régions de France mais également d’autres pays d’Europe, des compositeurs et compositrices, des directrices et directeurs artistiques de compagnies et des membres de collectifs se regroupent à Grands Formats et tentent de proposer des alternatives communes d’avenir pour les musiques qu’ils portent et pour les musicien.ne.s qui les jouent.
Ces musicien.ne.s créent, jouent, enseignent, produisent des concerts sur tous les territoires où ils vivent et agissent au quotidien, rencontrant des publics aussi nombreux que variés.

La fédération s’élargit aujourd’hui pour accueillir des collectifs en son sein afin de fédérer de très nombreuses musiciennes et musiciens de jazz et de musiques improvisées qui souhaitent prendre part aux débats qui les concernent.

La fédération Grands Formats est la maison commune à de nombreuses musicien.ne.s de jazz et de musiques improvisées ! Organisons-nous, vous êtes les bienvenu.e.s !

Pascal Charrier, Ensemble Kami Octet, membre du Conseil d’Administration de Grands Formats


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